Epanchement pleural
Pathologie assez fréquente chez chiens et chat relevant d'insuffisance cardiaque, de processus malins, de réaction immunitaire, de rupture du canal thoracique ... la ponction de ce liquide est indispensable pour établir le diagnostic.
Cliquer sur les images pour les agrandir :
1. Définition
Il existe, de manière physiologique, une petite quantité de liquide dans les cavités cœlomiques. Celle-ci sert à lubrifier les mouvements des organes internes.
Un épanchement (ou effusion) consiste en l'accumulation de liquide à l'intérieur d'une cavité cœlomique via un processus pathologique.
2. Indications
- Tout épanchement doit être ponctionné
- Dyspnée, orthopnée, discordance respiratoire, disparition des bruits respiratoires, radiographies peuvent révéler un épanchement
3. Technique de prélèvement
- Sans anesthésie ni tranquillisation, animal maintenu debout
- Préparation aseptique classique
- Cathéter de préférence (moins vulnérant après retrait du mandrin), ou aiguille de diamètre 8 à 12/10
- Ponction du côté où l'épanchement a été clairement caractérisé
- Dans le 6ème ou 7ème espace intercostal, à la limite supérieure du tiers ventral, crânialement par rapport à la côte postérieure
- Aspiration modérée
4. Différents examens
- Aspect physique : quantité, couleur, transparence, limpidité
- Cytologie
- Examen direct entre lame et lamelle éventuellement en cellule de Malassez (hématies, leucocytes, cellules, germes)
- Frottis du culot après centrifugation (2000 t/5 mn), étalement assez épais et coloration classique (examen idem frottis sanguin) - Biochimie des liquides de ponction variable en fonction de son origine
- Sérologies éventuelles
- Bactériologie avec antibiogramme
- Compte-rendu : il doit décrire systématiquement les résultats des axemens effectués
- physique
- chimie
- cytologie - bactériologie
- Biochimie
- Taux de protéines au réfractomètre
- Densité au réfractomètre
- Cholestérol
- Triglycérides
- Sérologies éventuelles : PIF notamment
- Compte-rendu : il doit rappeler les aspects
- physique : quantité, couleur, transparence, limpidité
- chimique : la valeur des paramètres analysés
- cytologique :
- examens : direct entre lame et lamelle à 400, nombre de cellules (hématies, leucocytes, cellules isolées ou en amas) si un comptage a été fait en cellule de Malassez - description et pourcentages de cellules observées après coloration MGG au 1000, présence éventuelle de germes),
- bactériologie éventuelle
- Protéines totales
- Electrophorèse des protéines
- Examens complémentaires possibles : certains sont indispensables
- Hypoalbuminémie isolée : cause hépatique ou rénale (syndrome néphrotique)
- Hypoalbuminémie associée à une hypoglobulinémie : plutôt origine digestive
- NF
5. Classification
La classification repose sur le mode de formation et sur les caractères physico-chimiques constastés.
- Transsudats = épanchements passifs (par Transsudation plasmatique). Celui-ci peut être modifié (remaniements inflammatoires secondaires...) = Transsudat modifié
- Exsudats = épanchements inflammatoires (Exsudation active par accroissement de la perméabilité capillaire)
- Epanchement hémorragiques non inflammatoires
- Autres :
- Epanchements traumatiques : Hémothorax, Chylothorax...
- Epanchements tumoraux
6. Diagnostic
- Différencier le type d'épanchement : Transsudat, Transsudat modifié, Exsudat,épanchement hémorragique, épanchement traumatique (Hémothorax, Chylothorax), épanchement tumoral
- Une fois le type d'épanchement identifié, réaliser le diagnostic différentiel :
Transsudats :
- Hépatique : insuffisance hépatique - Rénale : syndrome néphrotique - Digestive : entéropathie Exsudative |
Transsudats modifiés :
|
Exsudats :
|
Epanchement chyleux :
|
Epanchement hémorragique :
|
7. Conclusion
La réflexion diagnostique qui sous-tend ces examens de liquide d'épanchement doit prendre en compte tous les aspects : commémoratifs, cliniques, biologiques complémentaires pour aboutir au diagnostic.