Coronavirose (Ac) (PIF) + NF + électrophorèse
Maladie infectieuse du chat très préoccupante à de nombreux titres : médical, diagnostique, légal, sanitaire ... 60% des chats seraient porteurs d'anticorps ou/et de virus, notamment dans les élevages, ce qui pose le problème de l'attitude à avoir dans les communautés de chats.
1. Définition
Maladie infectieuse, contagieuse des chats, due à un Coronavirus FIPV, antigéniquement indissociable du FECV, virus entéritique (plus répandu) qui provoque des diarrhées bénignes
Coronavirus félin, virus enveloppé à ARN, pathogène pour les félidés sauvages et domestiques
Vice rédhibitoire : délai de suspicion de 21 jours, délai de garantie de 30 jours
Problème dans les collectivités, où la séroPrévalence des coronavirus félins est élevée (75% à 100%), à la différence des chats de particuliers (coronavirus félins moins répandu).
Contamination directe ou indirecte (fècès, pelage, matériel, personnel), par voie féco-orale et oronasale
2. Diagnostic clinique
- 2 pics d'âge : 6 - 18 mois, et 6 - 10 ans (protection du chaton jusqu'à l'âge de 3 mois)
- Incubation : 16 jours environ
- Forme classique = humide = Exsudative (75 %)
- Animal à réponse humorale élevée et cellulaire faible
- Fièvre, abattement, muqueuses pâles, amaigrissement, ictère non constant, déshydratation
- Epanchement abdominal = Ascite : liquide jaune ambré, visqueux
- Epanchement pleural : signes respiratoires
- Epanchement péricardique : signes cardiaques
- Forme sèche : lésions granulomateuses (25 %)
- Humorale faible et cellulaire modérée
- Amaigrissement, déshydratation, hyperthermie
- Forme abdominale : lésions rénales, hypertrophie des ganglions mésentériques, atteinte du foie
- Forme nerveuse (10 - 25% des formes sèches)
- Forme oculaire : uvéite bilatérale, atteinte de la chambre postérieure, lésion de l'iris en D majuscule
- Forme fulminante : infections cryptiques. Quand le virus reste en latence, en cas de stress, une forme fulminante peut s'extérioriser.
- Maladie fatale dans presque tous les cas
3. Diagnostic biologique
- Liquide d'épanchement : Exsudat plutôt riche en cellules (PNN) et en protéines
- Electrophorèse des protéines : hypergammaglobulinémie polyclonale (voir ci-dessous)
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- Protéines totales : protéinémie > 78 g/l +/- hypoalbuminémie (atteinte rénale et hépatique)
- NF : anémie modérée arégénérative le plus souvent, neutrophilie, lymphopénie
- LCR : augmentation des protéines et de la cellularité
- Biochimie : atteinte rénale, hépatique, ictère
- Sérologie : problèmes de faux positifs, dus à une infection par les coronavirus félins entéritiques, et de rares faux négatifs (" effet de zone "). Réaliser 2 tests à 8 semaines d'intervalle en cas d'introduction d'un nouveau chat dans un effectif.
- PCR = détection de l'ARN des coronavirus dans le sang, selles.
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Prélèvements |
Analyses |
Résultats |
Sérologie |
- Sang, liquide d'épanchement - Tubes sec et EDTA |
Mise en évidence des anticorps contrelescoronavirusfélins |
- + - faux positifs dus au FECV - faux négatifs (précipitation des Ag, formes fulminantes : « effet de zone ») |
NF + électrophorèse |
- Sang - Tubes sec |
- NF - protidémie - électrophorèse des protéines |
- neutrophilie, lymphopénie - protéinémie > 80 g/l +/- hypoalbuminémie - hypergammaglobulinémie polyclonale |
PCR |
- Sang, liquide d'épanchement - Tube EDTA |
Détection de l'ARN des coronavirus(FPIV ou FCEV) dans le sang ou un liquide d'épanchement |
- Présence ou absence de coronavirus - Possibilité de détecter les excréteurs permanents d'un effectif avec une PCR sur les selles - PCR sang : faux positifs dus au FECV |
Remarque : Si l'immunité cellulaire est rapide et efficace = porteurs sains et apparition de la maladie clinique lors d'une baisse de cette immunité
Seulement 1 à 5 % des chats séropositifs développeraient la maladie
Les signes cliniques sont souvent polymorphes et peu caractéristiques.
4. Conduite à tenir devant une infection PIF dans une chatterie
Les atteintes collectives les plus importantes surviennent lors de la contamination d'une chatterie séronégative. Les cas de PIF seraient consécutifs à la circulation limitée d'une souche mutée FPIV ou de mutations distinctes, à partir des mêmes souches de FCEV de l'élevage, grâce à des facteurs environnementaux favorisants.
Etape 1 : Evaluer la contamination de l'effectif
- Sérologie de tout l'effectif
- Séparation des chats en bandes de même statut sérologique
- Détection des excréteurs par PCR sur les selles
Etape 2 : limiter la circulation au sein de l'élevage
- Séparation des chats par groupes de 3 ou 4
- Litières éloignées des gamelles
- Aucun contact direct (chats), indirect(matériel) entre les groupes
Etape 3 : limiter les contaminations extérieures
- Quarantaine d'au moins 2 mois pour les nouveaux arrivants
- 2 tests sérologiques à 8 semaines d'intervalle pour ces derniers
- Limiter le temps de contact au minimum lors des saillies
- Gamelles et litières différentes pour le mâle et les femelles
Etape 4 : protéger les chatons
- Isolement des mères 1 - 2 semaines avant le terme
- Sevrage précoce à 4 semaines, isolement de la portée
Etape 5 : mesure sanitaires
- Coronavirus résistants pendant 3-7 semaines dans le milieu extérieur à T° ambiante, sensibles aux détergent alcalins.
- Lavage mains, avant-bras avant de changer de bande
- Débuter les soins par les chatons sains, finir par les infectés
- Bacs à litières à bords élevés
- Cages facilement nettoyables et désinfectables
1 litière pour 2 animaux max, litières vidées quotidiennement et désinfection hebdomadaire
5. Essai thérapeutique
Des essais de thérapeutique par l'Interferon semblent montrer un allongement de la durée de vie sur des chats séro-positifs.