Hypersensibilisation, recherche d'un allergène dont puce
1. Définition
L'allergie définit une hypersensibilisation à certaines substances (Allergènes) en contact avec l'organisme.
On distingue :
- Allergènes de contact : lésions cutanées - enlever la substance (moquette - foin - couvertures synthétique)
- Atopie : Prédisposition à développer des symptômes d'allergie cutanée vis-à-vis de certaines substances. On observe une dermite prurigineuse avec parfois, rhinite, otite purulente et récidivante malgré tout traitement ou conjonctivite. Les Allergènes sont des pneumallergènes.
- Allergènes digestifs : Trophallergènes avec symptômes digestifs et/ou cutanés
- Hypersensibilité bactérienne : Dermatose chronique de type pyodermite associée à des réactions allergiques à des bactéries cutanées (Staphylococcus aureus, Staphlococcus albus, Staphylococcus intermedius essentiellement).
2. Prédispositions et signes d'appel
Cette affection n'est pas héréditaire mais le risque atopique augmente de manière importante si des antécédents familiaux existent (terrain allergique sans doute à déterminants polygéniques).
Cette affection est saisonnière avec une recrudescence au printemps et été, époque du pollen.
Chien
- 1 à 7 ans - races exotiques à partir de 1 an
- lésions cutanées au niveau interdigité avec pododermatite, des oreilles, des plis axillaires, de la face ...
- prurit toujours intense
Chat
- prurit facial, podal (rarement)
- dermatite miliaire ; complexe granulome éosinophilique
3. Diagnostic clinique
a) Symptomatologie
Une fois les commémoratifs établis (saison, prurit, antécédents familiaux éventuels), on s'attache aux symptômes : pododermatite fréquente, face, surface cutanée des fléchisseurs et extenseurs, ars, pavillon de l'oreille, région inguinale sont les régions classiquement les plus atteintes.
b) Diagnostic différentiel
- Parasitaire : Démodécie
- Endocriniennes : hypothyroïdie avec surinfections bactériennes (cholestérol : hypercholestérolémie)
- Bactériennes : pyodermites
- Allergies alimentaires : dosage des IgE spécifiques des aliments courants et éviction de l'aliment suspecté améliore l'état
4. Diagnostic biologique
Dosages des IgE spécifiques d'un Allergène ou d'un groupe d'Allergènes par méthode Elisa à anticoprs monoclonaux.
Panel du screening
- Pollens de Graminés : Dactyle, Ivraie, Pheole, Paturin, Seigle
- Pollens d'Arbres : Bouleau, Chateignier, Cyprès, Murier, Troene, Platane, Peuplier, Tilleul, Pin.
- Pollens d'Herbacées : Armoise, Plantain, Chenopode, Oseille, Pariétaire, Ambroisie.
- Acariens : Dermatophygus farinae et Dermatophygus pteronyssimus pour les acariens domestiques et Acarus sito pour les acariens de stockage.
- Levures et Moisissures : Malassezia - Aspergillus
- Autres : Salive de puce, Squames humaines et squames de Chat, Mélanges de plumes
5. Conditions de prélevement
L'interruption d'un traitement corticoïde est nécessaire mais un traitement à dose normale n'influence pas le résultat contrairement aux skin-tests
Tube sec (au moins 5 ml)
6. Interprétation
Quels que soient les tests utilisés, l'interprétation doit se faire à la lumière de la clinique, l'attitude à adopter dépend ensuite du résultat, de la motivation du propriétaire à accepter un traitement permanent de désensibilisation dont l'efficacité est bonne mais non parfaite mais permet à tout le moins de diminuer sinon d'interrompre les traitements corticoïdes.
7. Les traitements de désensibilisation
Son principe est d'amener de façon répétée à l'organisme des doses d'Allergène en quantité suffisante pour éveiller ses défenses, mais trop faible pour déclencher une allergie. L'organisme s'habitue peu à peu et considère de moins en moins l'Allergène comme un ennemi contre lequel il doit réagir.
- Traitement d'attaque
- Traitement d'entretien
8. Discussion
La polémique n'est pas éteinte concernant la fiabilité de ces tests versus skin tests.
Elle a lieu d'être mais les conclusions ne peuvent plus être à sens unique. En biologie humaine, la recherche a permis de rendre les tests cutanés obsolètes (lourds à pratiquer, difficile à lire, onéreux et à péremption courte) et c'est ce que l'on peut observer maintenant en biologie vétérinaire. Les partisans des skin-tests sont souvent ceux qui en tirent profit, souvent parce qu'ils soient consultants en dermatologie.
De toute façon, la clinique doit être primordiale pour ce diagnostic et le Dr Héripret suggère dans la Semaine Vétérinaire les critères de diagnostic de l'atopie :
- Apparition des premiers symptômes avant 3 ans
- Animal vivant surtout à l'intérieur
- Prurit cortico-sensible
- Atteinte des pavillons auriculaires
- Absence d'atteinte du bord libre des pavillons auriculaires
- Absence de lésiuons dordo-lombaires
- Pododermatite antérieure
Selon lui, 5 critères doivent être réunis pour affirmer le diagnostic d'atopie.
Pour notre part, nous constatons que nous ne recevons que peu de critiques des vétérinaires lorsque les animaux sont traités et que le pourcentage de poursuite du traitement après les 5 mois de traitement d'attaque est de 70%, ce qui semble prouver que l'évolution est favorable.