Chaton 100

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Biochimie : Paramètres hépatiques

ALAT (Alanine Amino-Transférase)

Code 625 - 10 €

On interprète surtout son augmentation de son activité conjointement à d'autres analyses du ''bilan hépatique'' (dont ASAT, LDH voire PAL, GammaGT, acides biliaires et bilirubine.

1. Définition

ALAT (ou GPT) = Alanine Amino-Transférase (ou anciennement Transaminase Glutamo-Pyruvique).

C'est une enzyme cytoplasmique qui libère du pyruvate après désamination de l'alanine. On la retrouve surtout dans l'hépatocyte et également le myocyte (cellule musculaire). Elle se retrouve  dans le sang en cas de lésion ou de rupture membranaire (altération ou destruction cellulaire (dont cytolyse lors de nécrose).

2. Indications

Exploration hépatique : mise en évidence de dommages hépatocellulaires comme cytolyse souffrance membranaire des hépatocytes chez les carnivores domestiques.  La demi-vie est de 2 à 3 jours chez le chien. À noter que la demi-vie de la CK est de 2h chez le chien et signe donc de dommages musculaires plus récents.

Le dosage de l'ALAT peut être indiqué dans le cas de maladies systémiques avec perte de poids, hépatomégalie, vomissements, diarrhée, ictère, ascite, anorexie et baisse d'état. Dans le cas de patients souffrant d'hépatite chronique, un dosage périodique des ALAT permet un suivi de la maladie. En aucun cas, sa valeur ne permet d'évaluer la fonction hépatique.

3. Conditions de prélèvement

Sang veineux
Plasma hépariné ou sérum (tube sec)

ATTENTION : l'hémolyse libère du pyruvate cytoplasmique des hématies : ceci est  responsable d'une interférence significative, justifiant souvent un contrôle sur un nouvel échantillon. Augmentation qui ne reflète pas une activité d'origine hépatocellulaire.

4. Valeurs de référence et interprétation

Unité = unité internationale U/l

Chien : 20-70

Chat : 20-70

Augmentation :

  •  Cytolyse ou souffrance membranaire hépatique réversible ou non. Les causes sous jacentes de ces dommages hépatocellulaires sont variées (dégénératives/hypoxiques, métaboliques, inflammatoire/infectieuses, traumatique, toxique voire néoplasique)
  • Pas d'induction par les corticoides (contrairement à PAL chez le chien). En cas de traitement aux corticoides ou en cas de Cushing, l'augmentation de l'activité est secondaire à l'hépatopathie induite par les stéroides.
  • Dommages musculaires marqués dont nécrose, dystrophie et rhabdomyolyse

Particularité d'espèce : marqueur peu utile chez les ruminants et chevaux

Diminution :

Non significatif
 

ASAT (Aspartate Amino-Transférase)

Code 624 - 10 €

Dosée conjointement à l'ALAT.

1. Définition

ASAT (ou GOT) = Aspartate Amino-Transférase (ou anciennement Transaminase Glutamo-Oxaloacétate).

Elle prend en charge les radicaux azotés (désamination de l'aspartate pour former l'oxaloacetate)

Cette enzyme  est présente dans le cytoplasme et majoritairement dans les mitochondries des hépatocytes. On la retrouve également dans la majorité des tissus en particulier les muscles (squelettique et cardiaque) et hématie. Cette enzyme est donc beaucoup moins spécifique du foie que  l'ALAT.

L'ASAT a une demi-vie plus courte (< 12 heures chez le chien) que l'ALAT. Il est également intéressant de la doser pour objectiver une souffrance musculaire en même temps que les CK (Créatine Kinase) et les LDH (Lactate Déshydrogénase).

La demi-vie est plus longue chez le cheval (7-8 jours).

2. Indications

Carnivores domestiques : il n'est pas intéressant de la mesurer seule mais plutôt dans un panel pour exploration hépatique : avec mise en évidence de dommages hépatocellulaires (Exemple : cytolyse hépatique). cf liste des ALAT. Indique la présence de dommages plus récents/actifs.

- Ruminant et chevaux : meilleur marqueur que ALAT pour objectiver des dommages hépatocellulaires. Les mêmes causes sous jacentes s'appliquent (dégénérative, métabolique, inflammatoire, toxique et néoplasique)

-Dommages musculaires squelettiques ou cardiaque.

-Artéfact lié à l'hémolyse (relâche d'ASAT érythrocytaire) : augmentation qui ne reflète pas une activité d'origine hépatocellulaire.

3. Conditions de prélèvement

Sang veineux
Plasma hépariné ou sérum (tube sec)

4. Valeurs de référence et interprétation

Unité = unité internationale U/l

Chien : 20-70

Chat : 20-70

Augmentation :

  • Lésions de cytolyse hépatique surtout.
  • Des lésions plus sévères sont nécessaires pour libérer l'isoenzyme mitochondriale)
  • Nécrose musculaire. L'activité des CK doit être évaluée pour explorer cette hypothèse
  • Hémolyse (présence d'ASAT dans les érythrocytes)

Diminution :

Non significatif.

Phosphatases alcalines (PAL)

Code 619 - 10 €

On interprète surtout une activité augmentée, tout en tenant compte du contexte clinique (espèce, âge, ensemble du tableau clinique et biologique).

1. Définition

PAL = Phosphatases Alcalines, ainsi nommées car elles agissent en milieu alcalin. Elles hydrolysent les esters phosphoriques en libérant des phosphates inorganiques (d'où leur dénomination de ''phosphatase''). Leur rôle biologique n'est pas totalement connu.

Les PAL sont liées à la membrane cellulaire. Elles ne sont pas relarguées lorsque que la perméabilité membranaire augmente. Il existe deux isoenzymes chez les animaux domestiques :

1/ l'isoenzyme ''intestinale'' (peu ou pas retrouvée dans le serum la plupart du temps).

2/ l'isoenzyme ''non spécifique'' (plusieurs isoformes présentes dans le sérum ; voir ci-dessous).

Les isoformes hépatique (PAL hépatique, enzyme spécifique des voies hépatobiliaires) et osseuse (PAL osseuse) peuvent être responsables d'une augmentation de l'activité des PAL mesurée dans le sérum.

D'autres isoformes produites par différents organes (poumons, reins, tube digestif, appareil génito-urinaire) ne sont pas responsables d'une augmentation de l'activité des PAL, même dans des conditions pathologiques.

Le cas des PAL cortico-induites chez le chien est unique. Elle est produite par les hépatocytes par ''induction''  causée par les corticostéroides endogènes ou exogènes. La séquence des acides aminés est la même que l'isoenzyme intestinale.

Note technique : l'activité enzymatique mesurée sur la plupart des appareils représente l'activité ''totale'' des différentes isoformes présente dans le sérum.

2. Indications

1- Recherche d'une anomalie du foie de type cholestase.  

Des signes cliniques d'une maladie systémique caractérisée par une perte de poids, une hépatomégalie, des vomissements, de la diarrhée, de l'ascite, une baisse d'état associé à une anorexie, etc peuvent suggérer de mesurer son activité (dans le cadre d'un bilan plus global). Le diagnostic étiologique est très varié.

Remarque : Chez le chat toute augmentation des PAL doit être considérée importante car la demi-vie est très courte. Le plus souvent, cela indique une cholestase SAUF dans le cas d'hyperthyroidie. L'hyperthyroidie féline s'accompagne d'un métabolisme basal plus élevé : en général ALAT et PAL sont plus hautes (sans véritable hépatite ou cholestase la plupart du temps). Les PAL osseuses sont augmentées en raison d'une activité ostéoblastique plus haute.

2- Il peut également être utilisé dans l'exploration d'un hyperadrénocortiscisme (maladie de Cushing) chez le chien.

ATTENTION : ce changement n'est pas spécifique d'un Cushing. L'exploration de cette maladie doit s'accompagner d'autres tests.

3- Autre : indicateur d'une activité ostéoblastique accrue (remaniement osseux dont l'origine peut être variée : guerison de fracture, osteosarcome)  et certains cas de tumeur mammaire.

3. Conditions de prélèvement (voir fiche sur les conditions préanalytiques)

Sérum hépariné ou sec : préféré.
Sang veineux hépariné.

4. Valeurs de référence et interprétation

Unité = unité internationale U/l

Chez le chien (>10 mois plupart des races) : 10-200

Chez le chat : 10-200 (un peu plus haut chez le chaton)

Augmentation :

Cholestase

  • Toutes les causes de cholestase intra-hépatique et post-hépatique chez le chien
  • Cas de la lipidose hépatique chez le chat. Dans ce cas l'activité des PAL est bien souvent plus importante que celle de la GGT.

 (Commentaire : souvent le chat est ictérique avant que l'activité des PAL n'augmente.).

Remaniement osseux

  • processus pathologique dont tumeurs osseuses (exemple : osteosarcome)
  • processus non pathologique. (exemples : croissance osseuse chez le jeune et guérison de fractures.)
  • cas du chat hyperthyroidien : activité osteoblastique plus élevée entrainant une augmentation des PAL osseuses.

Induction enzymatique chez le chien (= augmentation des isoformes hépatique ET corticoinduite:

  • Présence de corticostéroïdes endogènes (stress, maladie de Cushing) ou traitement aux corticostéroides exogènes (même topiques)
  • Médicaments comme phénobarbital et primidone.

Cheval : contribution rapportée de l'isoenzyme intestinale lors de colique/dommages à la muqueuse. Peu sensible chez le cheval pour détecter une cholestase. L'ictère apparait avant.

Spécificité raciale chez le chien : terrier scottish (assez fréquent ; possibles maladies sous-jacentes) et husky de Sibérie (rapporté et bénin).

Prise de colostrum par le veau : augmentation seulement pendant les 3 premiers jours.

Diminution :

Non significatif
 

Gamma GT

Code 614 - 10 €

Ce dosage fournit des informations complémentaires au dosage des phosphatases alcalines.

1. Définition

GGT ou γGT = Gamma-Glutamyl Transférase.

Cette enzyme est présente sur la membrane de plusieurs types cellulaires : les cellules épithéliales canaliculaires biliaires mais aussi les cellules pancréatiques acinaires, les cellules épithéliales des tubules rénaux ainsi que les cellules épithéliales des glandes mammaires de certaines espèces. La GGT assure la traversée des acides aminés (transfert de groupements glutamyl entre peptides).

2. Indications

Exploration hépatique.

Mise en évidence  d'une cholestase et/ou d'une hyperplasie des voies biliaires. La présence même des acides biliaires (cholestase) stimule la synthèse de GGT ; par ailleurs, les maladies cholestatiques s'accompagnent souvent d'une hyperplasie de l'épithélium biliaire.

Les GGT sont un peu moins influencés que les PAL par les médicaments à l'origine d'inductions enzymatiques (exemple : phénobarbital).

Dommages hépatocytaires (exemple : nécrose hépatique) chez le cheval (anecdotique).

3. Conditions de prélèvement

Sang veineux
Sérum (tube sec) : préféré ou hépariné.

4. Valeurs de référence et interprétation

Unité = unité internationale U/l

Chien et chat : 0-10

Augmentation :

Maladies cholestatiques

  • Chien : nombreuses causes dont pancréatite (cause inflammatoire). Notons que les PAL présentent une meilleure sensibilité diagnostique.
  • Chat : cholestase secondaire à une cholangite, cholangiohépatite, cirrhose ainsi que néoplasme, nécrose hépatique et lipidose. Rappelons que les PAL sont plus sensibles pour détecter une lipidose hépatique chez le chat.
  • Cheval : la GGT (augmentation 7X) est plus sensible que les PAL (augmentation 2X).

Traitement aux corticostéroïdes chez le chien. Ceci est vrai si une hépatopathie stéroidienne est présente (cholestase).

Signe d'un transfert adéquat du colostrum chez le veau. Chez le veau ayant pris du colostrum et en utilisant des valeurs usuelles de bovins adultes, sa valeur peut être aussi élevée que 20 fois la valeur supérieure de l'intervalle. Une observation identique se fait chez le chiot dans les 10 jours après la prise du colostrum. Ceci n'est pas observé chez le poulain.

Diminution :

Non significatif
 

Acides biliaires

Code 601 - 10 €

Le dosage des acides biliaires permet d'appréhender la fonction hépatique (et donc d'objectiver une insuffisance hépatique).  Il est facile à mettre en œuvre et ce dosage est peu affecté par des paramètres extra-hépatiques.

1. Définition et physiologie

Les acides biliaires sont synthétisés par les hépatocytes à partir du cholestérol et sont  éliminés par voie biliaire. Ils existent sous différentes formes (acides biliaires primaires, primaires conjugués et secondaires), et subissent différentes conjugaisons / déconjugaisons entre leur élimination dans les voies biliaires (contraction post-prandiale de la vésicule biliaire) et leur réabsorption par la muqueuse intestinale à différents niveaux, pour rejoindre la circulation porte et retourner vers le foie.
La mesure des AB représente le mélange d'acide cholique, acide chenodeoxycholique, acide deoxycholique et lithocholique.
Ils ont pour rôle de solubiliser les lipides et de participer à la digestion des graisses dans l'intestin. Chez l'individu en santé presque tous les AB sont dans la circulation entérohépatique et très peu dans la circulation systémique. L'augmentation postprandiale des AB s'explique par une ''saturation'' temporaire du foie.

2. Indications

Exploration d'une anomalie hépatobiliaire

On regarde surtout si leur valeur est augmentée. Une augmentation pathologique de la valeur des AB peut s'expliquer par un défaut de la clairance de la circulation porte (ex. SPS, insuffisance hépatique) ou une anomalie de leur excrétion biliaire (ex. cholestase hépatique ou post hépatique et cholestase fonctionnelle). Quelques signes cliniques peuvent orienter suggérer la mesure des AB pour explorer certaines pathologies: perte de poids chronique, signes d'encéphalopathie, hépatomégalie, micro-hépatie, suspicion de shunt porto-systémique, ...

Remarque : chez le patient ictérique, le dosage des acides biliaires ne présente pas un réel intérêt. L'ictère reflétera  surtout une cholestase hépatique ou post-hépatique (voir fiche bilirubine ; le cas d'ictère pré-hépatique est plus rare) qui altère la circulation physiologique des acides biliaires. Chez un patient non-ictérique à jeun,  et présentant une valeur basale d'acides biliaires augmentée, cela est en faveur d'une anomalie hépatobiliaire (exemples : SPS, insuffisance hépatique, etc) et  incitera une exploration plus poussée (mesure des AB de base et après stimulation, imagerie hépatique, ammonium , etc)

3. Conditions de prélèvement

Sang veineux
Plasma hépariné ou sérum (tube sec)

ATTENTION : Un prélèvement hémolysé ou lactescent n'est pas recommandé en raison d'interférence.

La mesure des AB à jeun ne permet qu'une interprétation partielle. Il est préférable de réaliser deux dosages en dynamique, ce qui permet d'augmenter la sensibilité de détection d'une anomalie.

1- prélèvement des acides biliaires pré-prandiaux (= AB de base) chez l'animal à jeun depuis 12 heures.

2- léger repas : 2 petites cuillère de nourriture en boite pour un chien de < de 10kg et 2 cuillères à soupes pour un gros chien.

3- acides biliaires post-prandiaux : 2 heures après ce repas

Commentaire 1 : il est préférable de limiter le repas afin de diminuer le risque de lipémie qui peut interférer.

Commentaire 2 : il arrive que les AB de base soient plus haut que les post-prandiaux, en particulier chez le chat. Cela reflète une contraction spontanée de la vésicule biliaire.

4. Valeurs de référence et interprétation

Unité : µmol/L (ou µg/L)

  • Valeurs usuelles basales chien et chat : 0-30

Note : une valeur entre 5 et 20 peut suggérer une anomalie hépatobiliaire ; toujours à interpréter dans le contexte.

Augmentation :

La dichotomie simple ''diminution de clairance de la circulation porte'' / ''diminution d'excrétion biliaire'' permet de mieux comprendre et retenir les pathologies sous jacentes.

Attention : la sévérité de l'augmentation des AB ne permet pas de prédire le type de pathologie.

Les causes ''bénignes''

  • Augmentation légère après le repas chez l'animal sain.

Défaut de clairance de la circulation porte. (Peut être vu comme un ''barrage'' à la ré-entrée des AB dans le foie.

  • Maladies hépatocelullaires responsable d'une diminution de la masse fonctionnelle hépatique. (exemple : origine inflammatoire comme les hépatites, origine dégénérative comme une nécrose cellulaire, origine métabolique comme une lipidose, etc...)
  • Shunt porto-systémique ; dysplasie microvasculaire hépatique.
  • Autre : cheval ''à jeun'' : ce changement n'est pas pathologique.

Diminution de l'excrétion biliaire (Peut être vu comme un obstacle à l'écoulement des AB par les voies biliaires.

  • Cholestase hépatique ou post-hépatique : les causes sont nombreuses.

A noter que la bilirubinémie tend à suivre la hausse des AB mais que des AB augmentés seront vus avant une hyperbilirubinémie. Par conséquent : la mesure des AB chez l'animal ictérique apportera peu d'informations.

  • Cholestase dite ''fonctionnelle''.

Ce groupe se différencie du précédent par l'absence d'obstruction ''mécanique''. La circulation des AB (transport) à travers la membrane des hépatocytes canaliculaires est altérée en raison d'une inflammation ''systémique'' causée par des cytokines. Ceci se retrouve surtout en cas de PIF et de sepsis.

Chez le chien et le chat, des AB supérieurs à 20 umol/L et 25 umol/L respectivement en pré- puis post-prandial sont très spécifiques d'une anomalie hépatobiliaire.

Baisse : rare et peu significatif. Anecdotique lors de pathologie intestinale.

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